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Photographies 1. Espace lll Croix-Baragnon - L’Enseigne de Gersaint



LILIplasticienne, Mémoires (Fr.)

« La passion reste en suspens dans le monde, prête à traverser les
gens qui veulent bien se laisser traverser par elles. » Cette passion
traverse Liliplasticienne. Ecorchée par le souvenir, les images, et les
mots, elle entasse, elle étage, elle archive, avec une esthétique qui
lui est bien particulière. Chez elle, la sensibilité fait trace.
L’œuvre est à lire, à regarder, à chercher, elle convoque une lecture
plurielle. Ses créations ont un lien avec la réfexion sur le temps, la
mémoire et avec la théâtralité cinématographique.
Sa recherche est sensible dans ses polaroïds où se mêlent divers
espaces temporels et intemporels liés à la mémoire. Lili Plasticienne
crée la référence thématique cinématographique dans le choix
passionné des années 1950 et des séries noires. Elle fonctionne
comme un « metteur en scène », elle crée à partir d’un élément
déclencheur auquel elle donne sens, elle dirige le jeu en utilisant des
matériaux scéniques.
Le travail de stratifcations est en lien avec l’espace de la mise en
scène, de la mémoire. Les couches successives sur le flm et les
gravures fonctionnent comme des traces, des temporalités de la
mémoire.
« J’ai fait dans ma vie des rêves dont le souvenir ne m’a plus jamais
quittée et qui ont changé mes idées, ils se sont infltrés en moi,
comme le vin dans l’eau et ont altéré le couleur de mon esprit. »


Kumi OGURO, HESTER (Jap. / Belg.)
Je suis intriguée par les images des rêves faits juste avant de
se réveiller. Il est difcile d’en saisir la logique, rien n’y indiquant
l’heure et l’espace restant indéterminé. Dans mon travail, je
cherche à composer une atmosphère la plus proche de ces
images oniriques.
Durant la prise de vue, tout semble sous mon contrôle : auparavant,
je calcule la lumière. J’examine à l’avance, la lumière - le jour -, en
fonction de mon planning, je construis une scène et fxe la pose
des modèles - féminins -, comme si elles étaient des poupées.
Pourtant, je laisse un certain espace pour ce qui arrive durant la
prise de la photo: efets de lumière inattendus ou changement ténu
dans la pose du modèle…
Le visage des modèles est caché. Il est difcile de savoir si nous
voyons un instant fgé de ce qui se passait - quoi que ce soit -
ou plutôt, si ces jeunes femmes sont en attente d’être réveillées
d’un long, long sommeil. Garder cette ambiguïté est pour moi,
primordial.
Ces femmes anonymes sont en équilibre sur une ligne mince entre
le puéril et le sensuel, le fragile et le destructeur, le tragique et le
ludique.

Myriam RAMOUSSE, Planète terre an 2060 (Fr.)


Myriam Ramousse projette le visiteur dans un avenir proche et dessine une archéologie du futur, à la découverte de
ce que fut notre ère. Initialement composé de trois ensembles qui se complètent – une série de photos, une vidéo
et une installation – l’espace composait l’exploration imaginaire d’un monde après la catastrophe, laissant entrevoir
le devenir des êtres vivants de notre planète.
Les dix-sept photos de spécimens naturels ont été réalisées à l’occasion d’une campagne de photographie dans
les réserves du Muséum d’Histoire Naturelle de Montauban. Recouverts d’une bâche protectrice, ces animaux
– cervidés, rongeurs, oiseaux – constituent pour les futurs habitants de la terre des témoignages précieux sur la
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