Page 44 - catalogue 2017
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Projections 4. Cinémathèque de Toulouse



Jean-Baptiste LENGLET, Mère Jeanne des Anges, 7min43 (Fr.)


Mère Jeanne des Anges en palindrome vidéo s’empare des
possessions de Loudun. Plus précisément, ce footage emprunte
à Mère Jeanne des Anges de Jerry Kawalerowicz, un plan que
j’ai altéré graduellement, jusqu’au climax comme interprétation
formelle de l’expérience de la possession : l’image noire et blanche
du flm originel de 1961 se brouille convulsivement, bave, se
contorsionne dans le regard du spectateur actuel.

En efet Mère Jeanne des Anges se nourrit d’une obsession
personnelle pour le cinéma du ficker, du clignotement, une sorte
de réponse au choc que constitua pour moi la découverte du
travail de Ken Jacobs, de Takashi Ito, de Raphael Montanez Ortiz...
Et si la fliation avec l’oeuvre de Martin Arnold est évidente, je
m’en dégage en ébauchant un travail sculptural.

D’une part, j’ai cherché à sculpter visuellement un espace, passant par un travail de taille du plan, afn qu’en
émerge une forme circulaire. Une telle réduction vise à transformer le plan iconique en signe.
D’autre part, je cherchais à sculpter une structure ce qui a conduit à ce palindrome, fondé sur le principe de la
symétrie, ce qui a réclamé l’épuration de la structure afn de la rendre tangible.
Si Mère Jeanne des Anges est une vidéo-ficker, je ne voudrais pas qu’on l’y cantonnât à un exercice puisqu’elle
entre dans une démarche de vidéo sculpture.




Mélissa MEDAN, La grande ville (très peuplée), 1min32 (ISDAT, Tlse)

Une table ronde, des hommes et des femmes, les yeux bandés
d’un masque en guise de nouvelles paires d’yeux, entretiennent
une conversation au sujet d’une image que l’un d’entre eux aurait
vue à la télévision. Entre l’objectivité prétendue de l’image et la
subjectivité de la perception, le malentendu s’installe puisque leurs
mots s’avèrent impuissants à dire précisément l’image.
Cependant, cette discussion sans queue ni tête s’avère un jeu
quand chacun retire son loup et alors que tous désormais y voient,
tout est clair, ou presque. Rien en efet n’éclaire cette émission où
l’on vient en robe de soirée, devenue élément de ce flm footage.




Jean-Gabriel PERIOT, Devil inside, 3min (Fr.)

Révolutions, queer et rock’n roll, en animation, musique de The
Flaming Pussy, pour cette vidéo codirigée par Tom de Pékin qui
n’est pas vraiment de Pékin mais de Savoie et vit à Paris. Artiste
militant, graphiste, réalisateur, performeur, il travaille le rapport
texte / image, détournant dans une veine érotico-ludique une
iconographie glanée au gré de ses pérégrinations antipodistes.
Il a travaillé pour Les Lettres Françaises, Têtu, Nova, mais aussi
pour le Sneg, Amnesty International, Aides, l’INPES et Canal +.
Tom de Pékin est auteur et réalisateur, il a signé l’afche du flm
d’Alain Guiraudie L’Inconnu du lac.




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