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isdaT / Chapelle des Carmélites Performances
crédit photo : Anne Murray une, deux, plusieurs clefs se détachent et plus encore… elles chutent, avec de petits
bruits soit amortis par le tissu soit plus aigus sur le carrelage… la respiration prouve
l’effort. Cela résonne dans ce lieu aux hauts murs, la Chapelle baroque, tant la
nombreuse assistance qui forme un autre périmètre, autour du rouge du tapis fait
un silence chargé d’attention.
D’abord, accrochées désormais détachées, dénouées dirait-on d’un lien, les clefs ne
fracturent que ce silence.
Sans plus de raison donnée, ni davantage de paroles – seul le souffle court, le
halètement de l’effort – les quatre performers s’arrêtent, ils plient le grand tissu,
enfermant les clefs tombées… en plusieurs moments, en demi, en quart et plus
encore.
De même, le paquet ainsi composé est déplié à nouveau pour la troisième strate de
Nwé Edenwé.
L’absence d’explicitation accompagne ce moment quand exténués, tous quatre assis
matérialisent l’attente par l’immobilité avant que l’un détache son encore lourd
attirail – les clefs ne sont pas si simples à annuler – puis une autre et un troisième
avant la clausule donnée par Socheata qui doit s’allonger pour enlever de son cou,
son lourd collier.
Et ils partent.
Ainsi, le jeu phonétique du titre s’avère
métonymique et du processus déroulé et de
sa réception par le public. Certes, les clefs
ouvrent et ferment en quasi synonymie de
dénouer ; certes, en chutant, elles se délient
de leur accroche ; certes, s’en séparer c’est
gagner un peu de liberté mais le poids de
l’attache empêche de s’en libérer totalement
sauf à tout arrêter, à les déposer et à partir.
Certes le second pan induit que c’est une
action à faire « à dénouer », une injonction
à suivre. Certes, le dépôt final des amas prêts à être repris signifie le sans fin.
Reste que Nwé Edenwé n’est pas vaine, il s’y agit de la détermination d’un groupe à
agir de concert.
Pourtant, les quatre corps, les corps actifs se distinguent nettement, non seulement,
ils n’endossent pas un costume qui les uniformirait – ce qui éloigne aussi du religieux
dont les officiants portent le vêtement hommage à un Dieu – puisqu’ils se meuvent
en leurs vêtements triviaux et laissent leur visage au clair, qui cheveux clairs qui
longue queue brune… reconnaissables.
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