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Musée des Abattoirs Installations

réclame le blanc comme couleur et inscrit le bonheur suprématiste de Michaël
Jourdet.
Le texte est précis, énoncé en personne 1 ; l’artiste dit, il l’atteste dès son titre.
Il ne se raconte pas, ce n’est ni confession ni autoportrait ; il se suit lui-même en
quête de l’œuvre et confronte son processus de création et son désir d’elle avec les
actes qui lui furent fondateurs.
Sous couvert de simples allers et retours dans ses questionnements pour sa création,
Michaël Jourdet réveille avec le désir de la lecture – pour en savoir plus – celui de réelle
relation que le spectateur vrai noue avec l’œuvre quand il accepte de donner son
attention et en fin connaisseur des théories artistiques, l’artiste intègre les questions
de l’exposition et de la réception de l’œuvre. Plus encore, citant nommément Jean-
Philippe Domecq et son Misère de l’Art, il induit à ne pas – malgré les références
artistique égrenées ou implicites de ses propres paroles – occulter l’œuvre par des
commentaires qui la réduiraient à l’élément déclencheur de discours proliférant. Il
alerte sur les phrases toute faites susceptibles d’être attribuées à toute œuvre, sur le
conformisme de la pensée.
Restent du moment premier : la toile, le blanc et l’attente de la phrase toujours
recommencée.

Au départ, il y a eu ce désir de réactuer Le Carré blanc sur fond blanc, huile sur toile, de
Malevitch, de 1918 ; selon le titre programmatique : un carré de couleur blanche
peint sur un fond d’un blanc légèrement différent. Puis penser la toile associée
aux potentialités de la vidéo… dont la caractéristique d’image en mouvement
implique le temps, et dès lors, la durée, ce qui convoque avec la question de la durée
nécessaire, Cage qui, en 1952, avec 4’33’’ sapa les codes et les attentes des auditeurs
d’un concert. Cependant copier les 4 minutes et 33 secondes de ce « morceau »
de Cage ne serait pas œuvrer, même si le musicien l’avait pensé « for any instrument
or combination of instruments » puisqu’il serait réduit à une question de durée hors de
toute question inhérente à ce travail-ci. J’ai ensuite pensé que l’idée ne suffisait pas dure
6min35 dans une forte condensation temporelle qui déborde le simple cheminement
de la réalisation ou du moins atteste qu’il ne se démarque jamais des questions de
la pensée.
Cependant sur le modèle de l’association d’idées, la référence à Cage appelle le
happening, la provocation du public afin qu’il déborde l’assistance – on assiste à un
spectacle – pour l’intervention, simple comme toutes les étapes de cette genèse, le
simple passage devant la toile.
Alors qu’en leitmotiv, J’ai ensuite pensé que l’idée ne suffisait pas signale les paliers de
la démarche, les avancées, il glisse une transformation de son prédicat « que la

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