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Chapelle des Carmélites Installations
crédit photo Kaëlis Robert la pupille attirée, hypnotisée. Les vitraux historiés gardent une trace des épisodes
religieux narrés mais sans réels indices de reconnaissance, ce qui prime est cette
fondamentale pulsation du film, sa picturalité.
Rodez est dans le battement successif des
photogrammes que le flicker exacerbe
en intermittences lumineuses. Cette
alternance du photogramme avec
traits/photogramme noir invisible, se
lança, dès les années 1930, en opposition
absolue au non-scintillement alors
préconisé et vanté par les publicités et,
désormais, à la ressemblance réclamée
par les appareils actuels.
Cependant le montage est de
photographies, images visuelles
fixes, images précises que l’artiste a défigurées, mouvementées, rapportées à leur
fondement de lumière. Il les a biffées, entraînées, répétées en partition sérielle,
les décantant de leur fonction d’enseignement religieux et exaltant leur pouvoir
précisément d’exaltation.
Il en fait musique en phrasés séparés par des noirs qui réveillent, en contraste plus
encore marqué, ces fulgurances de couleur-lumière.
Il rejoint ainsi la description du cinéma de Païni selon laquelle « il ne saurait exister
comme art que s’il travaille constamment à démentir l’essence documentaire qu’on
lui prête ».
Simone Dompeyre
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