Page 265 - Catalogue-livre_Rencontres Traverse 2019_L'Expérimental-recherche-art
P. 265

Chapelle des Carmélites  Installations

crédit photo Kaëlis Robert  la pupille attirée, hypnotisée. Les vitraux historiés gardent une trace des épisodes
                            religieux narrés mais sans réels indices de reconnaissance, ce qui prime est cette
                            fondamentale pulsation du film, sa picturalité.

                                                                                Rodez est dans le battement successif des
                                                                                photogrammes que le flicker exacerbe
                                                                                en intermittences lumineuses. Cette
                                                                                alternance du photogramme avec
                                                                                traits/photogramme noir invisible, se
                                                                                lança, dès les années 1930, en opposition
                                                                                absolue au non-scintillement alors
                                                                                préconisé et vanté par les publicités et,
                                                                                désormais, à la ressemblance réclamée
                                                                                par les appareils actuels.
                                                                                Cependant le montage est de
                                                                                photographies, images visuelles
                            fixes, images précises que l’artiste a défigurées, mouvementées, rapportées à leur
                            fondement de lumière. Il les a biffées, entraînées, répétées en partition sérielle,
                            les décantant de leur fonction d’enseignement religieux et exaltant leur pouvoir
                            précisément d’exaltation.
                            Il en fait musique en phrasés séparés par des noirs qui réveillent, en contraste plus
                            encore marqué, ces fulgurances de couleur-lumière.
                            Il rejoint ainsi la description du cinéma de Païni selon laquelle « il ne saurait exister
                            comme art que s’il travaille constamment à démentir l’essence documentaire qu’on
                            lui prête ».

                                                                                               Simone Dompeyre

                                                     265
   260   261   262   263   264   265   266   267   268   269   270