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Installations  Chapelle des Carmélites

coud en gestes se poursuivant jusqu’à former un tout. Composée de trois œuvres,
House of cinema réunit des formes géométriques  – carré, cercle et triangle  – qui
dirigent notre perception pour former une image-mémoire. Cette perception qui
unit un film Super 8 projeté sur une broderie composée de bandes de films et d’un
ticket de cinéma du Livre d’images de Jean-Luc Godard. Les formes réfléchies se
chevauchent en une seule image pour un nouveau type de perception du cinéma.

Camille Pradon, L’Œil et la cible

boucle sur écran | 7min30 | France

                                             Des mains miment l’armement et la mise
                                             en joue d’une carabine. Elles esquissent une
                                             étrange chorégraphie alors que défilent en
                                             surimpression les mots et les phrases qui la
                                             définissent. Le film articule un va-et-vient
                                             permanent entre la gestuelle d’un corps
                                             et le corps d’un texte. L’image finale  – une
                                             silhouette traversant le cadre et filmée à
                                             travers une lentille  – tend à ouvrir le film à
une réflexion qui entremêle des préoccupations cinématographiques, poétiques et
photographiques.

Stefano Miraglia, Rodez

boucle sur marbre | 3min | Italie/France

Nuestra Senora de Paris Téo Hernandez en 16 mm et 26min, 1981 – 1982 / Rodez, 192
photographies, ressemblance et différence en seuil, ressemblance et différence dans
la nef des deux films.
Tous deux font film, tous deux commencent où « les films commerciaux finissent ».
Tous deux emportent au-delà de la vue pour la vision, au-delà du monument
patrimonial pour l’emportement, la possession par la lumière et la couleur.
Le premier baigne dans la sensualité de courbes sculptées en réminiscence
amoureuse du baroque qui ne craint pas la luxuriance dans l’invitation au partage
des sensations. Le second préfère le silence aux élans des cantiques scandés par les
cloches triomphantes, le visuel est musique aussi. Les tracés débordent la rosace
bleue précise, les mouvements passent de l’horizontale à la verticale, ils entraînent à
regarder cette ouverture faite pour que la lumière entre en couleurs sur les fidèles ;
cette lumière en couleur essentielle du travail de Stefano Miraglia entre en flicker sur

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