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Projections  Cinéma UGC

coupe des fils dépassant de tapis faits main se succèdent parfois en volets, parfois
simplement plan après plan mais sans heurts, sans coupures, ils appartiennent tous
à la famille des humains, des humbles qui travaillent.
En alternance puis fondue avec les arbres de la forêt, telle autre porte un énorme
fardeau de branches/sa forêt.
Le violoncelle emporte ces travaux des jours, il leur reconnaît la noblesse du faire.
Et les enfants sont nombreux, seuls, avec leur mère, tenus ou au sol et ils regardent
droit, parfois avec des yeux interrogateurs, ils ne sourient pas servilement. Ils sont.
Le regard du titre est en effet transitif  : celui que l’on regarde et subjectif  : celui-là
regarde aussi.
L’échange gouverne ainsi ce voyage d’Adriana Amodei qui échappe au regard
occidental m/paternaliste pour simplement voir l’autre et lui reconnaître son
territoire.

L’artiste dit  : « Des images réalistes et complexes, riches en évocations et en
stratifications.
Le contenu humain, éthique, culturel c’est le féminin : qui devient aussi un archétype
du corps de la douleur, ainsi que de la communion entre les gens. Un regard qui
ne veut pas être invasif, un regard qui glisse doucement et respectueusement avec
la caméra. Un regard qui traverse les rues assourdissantes des villes et les ruelles de
l’Himalaya.
Une situation humaine  – et du féminin  – capable d’approcher l’Inde, l’Afrique,
l’Amérique latine. »

                                                                   Simone Dompeyre

Renata Poljak, Partenza

11min | Croatie

                                                     Partenza exprime la fragilité de
                                                     l’existence humaine. Au début du
                                                     xxe siècle, il était habituel quoique
                                                     traumatisant pour les hommes,
                                                     poussés par la pauvreté et la faim, de
                                                     quitter les îles croates à destination
                                                     principalement de l’Amérique du
                                                     Sud. Le film s’inspire de l’histoire de
l’arrière-grand-mère de la réalisatrice qui vivait sur l’île de Brač et dont le mari
s’est rendu au Chili à la recherche d’un emploi pour assurer l’avenir de sa famille.

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