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Cinéma Le Cratère  Projections

En 1931, les accusés libérés sont renvoyés en Guyane.
Ces événements entraînent Gaston Monerville, devenu député, à voter pour la
départementalisation de la Guyane Française, en 1946.
Dans Nou voix, mon père et moi n’en restons pas à une recherche documentaire
puisque nous voulons que se reconnaissent collectivement les voix des Insurgés de
Cayenne, qui ont été recouvertes deux fois et par l’événement historique et par le
film Jean Galmot Aventurier.
L’archive y devient mouvante et abstraite, en une relecture performative et intimiste
et ce, afin de questionner une autre mémoire, une mémoire potentiellement vivante
de ces faits qui sont, pour nous, tout sauf des “détails”. »

                                                                   Simone Dompeyre

Marcos Bonisson et Khalil Charif, Tupianas

5min35 | Brésil

                                        Des plans éclectiques de Super 8 suivent le désir de
                                        fonder sa terre personnelle, sa maison au monde.
                                        Couleurs passées où sépia, orangé et bleu notant
                                        leur origine de la pellicule, peignent un pays plus
                                        imaginaire que réel ou du moins composé selon
                                        l’élection des plans. Ville aux voitures tout aussi
                                        indicielles des années 1970 que le mobilier urbain
                                        ou que les vêtements, cheveux longs des hommes,
                                        ramènent sans heurts à ce passé. La nuit, les
                                        phares ou divers appareils peu définis, y forment
                                        des halos et de jour, le soleil y est prégnant, sur la
ville, sur la mer, à travers les palmiers et autres frondaisons et l’on se souvient du
culte précolombien. Le soleil est le temps-climatique heureux de ce pays aux longs
rivages : sur terre et sur mer où une modeste barque vogue et aux grands espaces
où un cheval blanc pait calmement et où un poney confirme cette dimension du
simple. En explicit, c’est un bateau-jouet que l’on aurait pu croire réel, si un léger
recul ne le décrivait sur le sable, penché.
L’attente n’y est pas pécuniaire ni de pouvoir mais amoureuse. Les déambulations
sont souvent guidées par le désir du corps de l’homme, qui libre, nu, s’enfonce dans
les grandes herbes. Il est capté de profil en un rare gros plan, en contre-jour puis
en lumière, conduisant à travers la ville. Il prend le temps du bain de soleil, ailleurs,
celui du jeu avec un mica coloré avec lequel il transforme la couleur extérieure,
avant de l’avaler, adressant son regard à celui qui le filme en un défi amoureux de

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