Installation | France (Bagneux)
Mondes en formation, 2022
Dans Mondes en formation , des paysages, dessinés dans la continuité de photographies, provoquent une oscillation perpétuelle dans la perception des objets photographiés, ainsi perçus simultanément comme outils de construction et comme mondes possibles.
L’image, projetée sur un panneau de bois, interfère avec la matérialité de ce support puisque les lignes formées par les veinures du bois interagissent avec celles de l’image de sorte qu’un trouble s’immisce dans notre perception. La seconde image, dans le caisson et visible sur l’écran d’ordinateur à travers la percée, s’avère une variante de la matérialité écranique du support et du rapport d’échelle. Écho à la lanterne magique et à la camera obscura, le dispositif se réfère aux origines des techniques de reproductibilité et de perception de l’image.
Mondes en formation est le fruit d’une réflexion sur la nature de l’image perçue, comme croisement entre fixité et mouvement. Passant d’une image à l’autre, par le jeu d’échelles découlant du dispositif, entre distance et proximité, l’espace perçu devient aussi espace vécu et réfléchi. Ainsi, par la contemplation, entre l’infini et la finitude, l’espace intime et l’espace-monde, l’œuvre s’intéresse à la notion de représentation et à ses modalités de perception, ainsi qu’à notre manière de voir mais aussi celle d’habiter le paysage, d’investir le monde et la nature. À travers ce dispositif, l’image devient une expérience du regard, un voyage immobile. Par la variabilité d’une image travaillée à la fois par ses modes de construction, de présentation et de réception, le dispositif renvoie à la relativité anachronique de nos manières de nous représenter le monde.