Film | Argentine | 00:05:52 | 2023 |
Compre(hen)ssion of Artifacts
Un collage de pixellisation récursive et d’auto-référencement des données répète des éléments fragmentés, déformés et estompés encore et encore, tout en dérivant vers des dégradations abstraites et des simulations en boucle. Compre(hen)ssion of Artifacts se fait boucle tournant sur elle-même sans fin jusqu’à épuisement, revenant sur ce qui a déjà dit en premier lieu. Les mots, les sons et les textures fusionnent et se désintègrent dans le bruit sans motif apparent mais qui néanmoins, sourd. Le sujet s’étire, se comprime et se développe, prouvant que les possibilités de réplication technologique peuvent générer des impressions médiocres, laissant une mauvaise impression à la fois sur le papier et dans notre esprit.
J’ai commencé par reprendre les paroles d’une œuvre inspirante, enregistrant ma lecture. J’ai, ensuite, compressé ce fichier encore et encore avec un format destructeur. En parallèle, et conformément aux idées de Walter Benjamin sur l’aura et l’appareil, j’ai multiplié les photocopies du manuscrit et numérisé chacune de ces feuilles. Enfin, avant de monter en collage, mon film, j’ai découpé des petits fragments de ces matériaux sonores et visuels.
Je me suis nourrie pour former mon récit temporel, des idées de Steve Reich sur « La musique en tant que processus graduel » et des “boucles de désintégration » de William Basinski. Cependant, si les premières versions gardaient un lien étroit avec elles, la version finale n’en garde qu’une trace de ce contexte. Ainsi, en achevant certains passages audiovisuels, j’ai de manière récursive, effectué des compressions vidéo destructrices pixelisant tout avant de filmer, l’écran du moniteur sur lequel j’éditais les clips partiels, ajoutant des couches supplémentaires d’images autoréférentielles au projet.
La pièce a commencé comme un jeu d’intertextualité compressée inspiré de «Je suis assis dans une pièce» d’Alvin Lucier. Au fur et à mesure de son évolution, elle a mêlé toutes ces manipulations technologiques, avec des moments techniques, calculés et soignés, et d’autres de décisions intuitives, arbitraires et des ajustements imprécis.