Page 37 - catalogue_2013
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Traverse projette à l’UGC
Marissa SERRANO, A girl walking slowly, 4'28, 2011, Mexique
Une petite fille traverse des sentes, se glisse à travers les broussailles, à
travers les branches d’une forêt profonde ; réelle ou fantasmée, une
silhouette épaisse d’un homme, parfois, la devance, parfois, lui succède…
Les ombres perturbent l’iconicité que le teintage bleu adoucit parallèlement.
L’enfant en robe d’été claire porte un blouson sur lequel se détache, écrit en
blanc, “girls” ; l’enfant à elle seule serait toutes celles disparues, tuées ainsi
que tel plan la décrit : au sol, sans mouvement. Porté par la force sonore, le film revient à sa démarche,
à son avancée… constitutive de lui-même.
L’interrelation de l’histoire inachevée et du support bénéficie, en effet, de la trace de la pellicule, les
rayures, les points déréalisent cet espace et raccompagnent au médium : le film remanie en 8mm, 16mm
et 35mm ; l’exploration est fondamentalement celle du développement.
D.S
Julien LAHMI, La Montagne au goût de sel, 22'34, 2012, France
“1927, Paul et Louise se sont rencontrés, se sont aimés puis détestés. Un
soir, Paul a trouvé un mot de Louise : "Je m'éloigne quelque temps". Il n'a
pas voulu le croire, il n'a pas écourté ses vacances avec leurs deux enfants,
Albertine et Adrien. De leurs moments de bonheur aux vestiges de leur
relation, il reste ces archives désarchivées, réanimées, fictionnalisées.”
Dans ce film Julien Lahmi joue beaucoup avec des images d'archives familiales des années
1930 et se les réapproprie totalement pour en faire un dérivé jubilatoire.
Le parti pris est de faire rire, c'est là l'émotion recherchée. Et, par une écriture souvent proche de la
fiction, ce film expérimental arrive à se différencier par sa réflexion sur les valeurs familiales.
Une pépite dans la programmation…
Adrien Marquez
Gabriel GALEOTTI, Il sogno di Set, 10'28, 2011, France
Tout a débuté avec mon déménagement à Toulouse et les retrouvailles avec
une vieille valise pleine de vêtements. Tout en m’insérant peu à peu dans la
ville, j’éprouvais le besoin de créer et d’expérimenter le médium-vidéo et
bien que l’idée de vidéo-danse m’ait toujours captivé, il a toujours été clair
pour moi de ne pas produire un travail trop élaboré mais simple et
modeste.
Aussi, ai-je choisi un vêtement qui me transmettait une certaine poésie, et ai créé un personnage que j’ai,
aussitôt, voulu extérioriser, sans passer par une chorégraphie en studio, mais en la répétant et en la
filmant depuis des angles distincts. Je désirais plutôt intégrer ce personnage en plein air et à la lumière du
jour, pour que le corps s’exprimât plus librement dans le mouvement. En filmant de courtes séquences, je
laissais surgir leur résultante.
A l’heure du montage, j’ai réellement saisi combien chaque moment avait sa place juste, comme autant de
pièces d’un puzzle ; cependant, certainement à cause de la manière inhabituelle dont est vêtu le danseur,
une atmosphère étrange, quasi rituelle en sourd.
Cinéma expérimental, art vidéo, monobandes - Histoire(s) 37