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Traverse projette aux Abattoirs
Yiorgos Nalpantidis, In the Wolf's Belly, 18,56min
Dans le ventre du loup se compose de cinq parties visuel-
les et textuelles, sous forme de dialogue.
Les cinq parties visuelles sont constituées de huit séquences
au tournage identique, chacune d'elle remaniée. Dans les deux
parties textuelles, un homme pose des questions auxquelles
une femme répond. Il y est question de vagues souvenirs heu-
reux d'un passé lointain, ainsi que des expériences de son présent relatées avec détachement : de façon
neutre / avec indifférence, mais elles peuvent être facilement modifiées. Dans la première partie, les ima-
ges sont floues, tournées « au ralenti », et très agrandies, presque abstraites, avec des formes noires et blan-
ches se déplaçant lentement. Elles sont rythmées par les battements cardiaques d'un fœtus dans le vent-
re de sa mère. Dans la deuxième partie, la femme répond aux questions concernant les souvenirs d’un
passé à la fois utopique et quasi oublié. La troisième partie se compose de vidéos en boucle, dans les-
quelles les formes abstraites de la première partie se précisent peu à peu; grâce au son, les images res-
semblent à des objets identifiables du monde « réel ». La quatrième partie, est « réaliste » : les images en
noir et blanc sont présentées telles qu'elles ont été capturées par la caméra vidéo, le son a été enregistré
simultanément. Dans la cinquième partie, les images sont transformées, grâce à la couleur et à des « effets
vidéo ». Le son tente d’exhiber la manipulation des images mobiles. Dans la sixième partie, la femme
évoque son présent, elle semble intégrée, mais a besoin de « changer les choses », pour être heureu-
se. Dans la septième ( et dernière ) partie, les images en mouvement sont transformées, homogénéisées
grâce à l'ordinateur ( ASCII ). Les sons générés par ordinateur se substituent aux battements cardiaques
du fœtus.
Dans le ventre du loup tente de représenter la réalité sous différentes formes : la réalité sub-
jective de l'inconscient, la réalité brute, enregistrée par des moyens mécaniques, la réalité spectaculaire de
la culture de masse, la réalité transcodée des nouveaux médias, l'ère numérique. Notre objectif de monde
utopique, sécurisé mais contrôlé a façonné la « réalité » de notre temps ; la transformation des moyens en
fins, assimile notre monde au « ventre d'un loup. »
Emmanuel Piton, Rasguños, 2min
Rasguños, dont le titre mode d’emploi, se traduit par
« démangeaisons », s’avère en accord avec son écriture, en
osmose avec son propos qui ouvre toutes les métaphores
quant à ce geste convulsif qui excite la douleur qu’il est censé
arrêter. Son plan séquence se focalise sur un tel comporte-
ment : un homme s’arrache la peau à force de se gratter.
Emmanuel Piton gratte la pellicule, dans la phase de post-
développement, image par image, retirant ainsi du support
16mm, des particules d’émulsion en fonction des mouvements du corps de l’homme. Il compose avec
la chair de la pellicule ce pour quoi, nous réclamons qu’elle existe encore… D.S.
De Bruit et de Fureur, 4 min
D’abord l’icone - une femme regardant hors champ. Elle baisse les yeux. Sa deuxième
apparition nous avertit déjà, elle fixe l‘objectif puis se détourne. La séquence se répète de nouveau
mais cette fois, un flash en négatif du visage - souvenir numérique révéle l’empreinte première de la
pellicule super 8, négatif fantôme / des fantômes. En écho à la phrase de Méliès « Ce n’est peut-être
pas un hasard si image est l’anagramme de magie », la mise en abyme ici, bat son plein.
36 Cinéma expérimental, art vidéo, monobandes - Processus