Page 37 - catalogue_2014
P. 37

maquette 2014_TRAVERSE_VIDEO:maquette 2013 06/11/2014 15:52 Page 36

                     Traverse projette aux Abattoirs

                                                                 Yiorgos Nalpantidis, In the Wolf's Belly, 18,56min

                                                                     Dans le ventre du loup se compose de cinq parties visuel-
                                                                les et textuelles, sous forme de dialogue.
                                                                Les cinq parties visuelles sont constituées de huit séquences
                                                                au tournage identique, chacune d'elle remaniée. Dans les deux
                                                                parties textuelles, un homme pose des questions auxquelles
                                                                une femme répond. Il y est question de vagues souvenirs heu-
                 reux d'un passé lointain, ainsi que des expériences de son présent relatées avec détachement : de façon
                 neutre / avec indifférence, mais elles peuvent être facilement modifiées. Dans la première partie, les ima-
                 ges sont floues, tournées « au ralenti », et très agrandies, presque abstraites, avec des formes noires et blan-
                 ches se déplaçant lentement. Elles sont rythmées par les battements cardiaques d'un fœtus dans le vent-
                 re de sa mère. Dans la deuxième partie, la femme répond aux questions concernant les souvenirs d’un
                 passé à la fois utopique et quasi oublié. La troisième partie se compose de vidéos en boucle, dans les-
                 quelles les formes abstraites de la première partie se précisent peu à peu; grâce au son, les images res-
                 semblent à des objets identifiables du monde « réel ». La quatrième partie, est « réaliste » : les images en
                 noir et blanc sont présentées telles qu'elles ont été capturées par la caméra vidéo, le son a été enregistré
                 simultanément. Dans la cinquième partie, les images sont transformées, grâce à la couleur et à des « effets
                 vidéo ». Le son tente d’exhiber la manipulation des images mobiles. Dans la sixième partie, la femme
                 évoque son présent, elle semble intégrée, mais a besoin de « changer les choses », pour être heureu-
                 se. Dans la septième ( et dernière ) partie, les images en mouvement sont transformées, homogénéisées
                 grâce à l'ordinateur ( ASCII ). Les sons générés par ordinateur se substituent aux battements cardiaques
                 du fœtus.
                               Dans le ventre du loup tente de représenter la réalité sous différentes formes : la réalité sub-
                 jective de l'inconscient, la réalité brute, enregistrée par des moyens mécaniques, la réalité spectaculaire de
                 la culture de masse, la réalité transcodée des nouveaux médias, l'ère numérique. Notre objectif de monde
                 utopique, sécurisé mais contrôlé a façonné la « réalité » de notre temps ; la transformation des moyens en
                 fins, assimile notre monde au « ventre d'un loup. »

                                                                  Emmanuel Piton, Rasguños, 2min

                                                                           Rasguños, dont le titre mode d’emploi, se traduit par
                                                                  « démangeaisons », s’avère en accord avec son écriture, en
                                                                  osmose avec son propos qui ouvre toutes les métaphores
                                                                  quant à ce geste convulsif qui excite la douleur qu’il est censé
                                                                  arrêter. Son plan séquence se focalise sur un tel comporte-
                                                                  ment : un homme s’arrache la peau à force de se gratter.

                                                                       Emmanuel Piton gratte la pellicule, dans la phase de post-
                                                                  développement, image par image, retirant ainsi du support
                 16mm, des particules d’émulsion en fonction des mouvements du corps de l’homme. Il compose avec
                 la chair de la pellicule ce pour quoi, nous réclamons qu’elle existe encore… D.S.

                 De Bruit et de Fureur, 4 min
                            D’abord l’icone - une femme regardant hors champ. Elle baisse les yeux. Sa deuxième

                 apparition nous avertit déjà, elle fixe l‘objectif puis se détourne. La séquence se répète de nouveau
                 mais cette fois, un flash en négatif du visage - souvenir numérique révéle l’empreinte première de la
                 pellicule super 8, négatif fantôme / des fantômes. En écho à la phrase de Méliès « Ce n’est peut-être
                 pas un hasard si image est l’anagramme de magie », la mise en abyme ici, bat son plein.

             36 Cinéma expérimental, art vidéo, monobandes - Processus
   32   33   34   35   36   37   38   39   40   41   42