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VIDÉOS ET FILMS D’ICI ET D’AILLEURS
La désobéissance rassemble les deux puisque l’artiste filme ce que le pouvoir préfère cacher, et
l’homme ne veut pas davantage se laisser emporter mais elle qualifie aussi le film qui bouscule la suture de ses
composants. Pour preuve supplémentaire, sa clausule inattendue, en plan fixe décrit l’homme, toujours tête exclue
du champ, tuant de petites tortues par un coup de hachette, cette placide cruauté induit à revenir au discours implicite
de « je ne suis pas un clou ».
C’était en été 2009, Jing Wang est retournée à Changsha, capitale de la province Hunan, sa ville mater-
nelle, en Chine. Dans un quartier en pleine démolition - reconstruction du centre-ville, l’artiste rencontre, par hasard,
Monsieur Liu, qui y vit depuis soixante ans. Il fait partie de ces derniers habitants refusant obstinément de quitter
leurs logements. Les promoteurs immobiliers chinois appellent ces personnes « Ding zi hu » ou « Maison Clou » et
ils souhaiteraient faire disparaître… à coups de marteau !
Simone DOMPEYRE
Susanne WIEGNER, The light - the shade, 7min 12 ALL
“ The light - the shade ” garde les mots
et le titre d’un poème de Robert Lax par lequel, il
joue avec les contrastes et les oppositions lumière et
ombre, clarté et obscurité, noir et blanc, rouge et bleu.
Le film commence en une scène nocturne urbaine, se
déplace en intérieur où il observe le mouvement des
ombres sur le mur. Cependant, l’amour de la mise en
abyme quasi synonyme des œuvres de Susanne en-
traîne le transport dans l’écran d’un ordinateur où il
s’enfonce de plus en plus, comme s’enfonce de plus
en plus profondément dans le poème. Le film est le
voyage inventé par les mots, le voyage réinventé en
vidéo, le voyage ensemble, indissociablement de la lumière et de l’ombre, à travers espaces et images en O / UN
quand lettres et mots forment des images. Ainsi le langage minimal du poème se déplie-t-il dans ce monde tout aussi
minimal même si sans fin.
Derek WOOLFENDEN, A shine on your shoes (a tribute to the Nicholas Brothers), 12min, FR
« Avant, on avait affaire à des gymnastes,
à des athlètes porteurs d’une certaine relation particu-
lière au monde. Maintenant, on a surtout affaire à des
informaticiens. »
Cheng Pei-pei, entretien paru dans Les Cahiers du Ci-
néma de février 2004.
Un quasi voyage métaphysique à travers
les grands genres (et grands espaces) du cinéma amé-
ricain et de son âge d’or s’opère en suivant les souliers
des plus grands danseurs de Tap Dance de tous les
temps, The Nicholas Brothers. Tournoiement, rythme
survolté entraîne d’un film à l’autre en une seule danse.
Eux dansaient réellement alors que Gregory Hines, lui-même comédien et danseur, a affirmé que si l’on devait faire
leur biopic aujourd’hui, le film nécessiterait des images de synthèse pour reproduire leur numéro de danse !
Cf. Installation de Derek Woolfenden, France Télécom ( Live Hard ), P 136 : INSTALLATIONS
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