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Vidéo Traverse Vidéo 2016 - L’atypique trouble 24
tissus posés au sol… et des nappes rondes hormis en explicit, sur le dernier mur, une rectangulaire mais
avec les mêmes dessins, s’achève le périple. Par ailleurs, le mouvement se complexife plus encore alors
que le cercle - celui du titre - s’empare du mouvement comme des motifs. Un air pianistique scande la
montée vers les lumières, celle refétée par des cercles concentriques, celle d’un lustre immense sous
lequel se déversent des fots en arcs de cercle, celle d’un manège… Le ficker provoque le sursaut du
cheval resté sur place et de la femme qui a quitté la montagne après l’avoir arpentée dans la toujours
même combinaison - pyjama à feurs, sans ouverture pour la tête, et qui se cache sous les rouleaux dans
l’atelier ou avance, recule sur le passage vers un grand immeuble. Pas davantage d’explication que le
fait d’être spécifque. Elle ne quitte pas sa nappe, en guise d’immense sombrero, avec ou sans trous
pour les yeux ou avec deux étranges tubes de plastique. Elle en fait sa peau extravagante, quels que
soient ses attitudes, les lieux, les circonstances dans l’atelier, dans la montagne, en intérieur comme en
extérieur. Sous l’apparente folie heureuse, l’emportement des déplacements, seule elle ne rencontre
pas l’autre, seule, elle tourne sur elle-même. Simone D.
Anne ROUQUES, SAS, 2 : 24 min., Tlse.
Sas,
Un espace-rêve, Un moment-choc, Un corps-décor, Un toi-sans toi
Aller d’un espace à un autre… transformer les limites imposées,
Les réinventer, Les déjouer
En faire des frontières-ponts… où les souvenirs peuvent revenir,
peut-être…
Pour brouiller, troubler, Pour me brouiller, me troubler…
Ainsi, j’avance….
Mauricio SANHUEZA GRANDA, Paroniria, 6 : 37 min., Pérou
Une rue au Pérou. Une invitation à pénétrer dans une maison à
l’architecture moderne par un cercle déictique ; une visite pièce
à pièce d’un appartement habité mais vide jusqu’à la découverte
sur un lit d’un jeune homme. La normalité dans un noir et blanc
sérieux jusqu’au renversement total de l’attente, du rythme, de
l’atmosphère. Dès lors, le souvenir d’autres Horla s’impose. Le jeune
homme, bras le long du corps, est pris par le tremblement, il traverse les lieux hors des gestes de
déplacement. La pixilation, les sons, type fipper, le transforment en automate aux yeux fermés. Son
comportement s’excite, il grimpe sur une table et l’extraordinaire surgit : le ficker accélère le tempo, les
sons de SF embarquent son corps roulé en boule qui s’élève et circule dans l’appartement. Son visage en
gros plan hurle quand en guise de son, une lumière aveuglante sort de sa bouche et l’enveloppe. Il rejoint
le lit après ses déplacements agités ; des bras poussent multiples, tentaculaires, des têtes surgissent de
son crâne avant la totale disparition de cet être monstrueux et l’apparition métonymique de cette mons-
truosité en un bras levé d’où s’écoule abondamment du sang. Le lit brûle en bruits de mer et de feu
sous les paroles de Flor de Canela, valse péruvienne, qui appellent au souvenir.
Cette chanson ramène au pays, au réel… elle provoque une lecture des signes déjà lancée par le titre au
nom de maladie et renouvelée par l’envoi fnal, de dédicace à la mémoire d’un ami de l’artiste, Carlos
Avila Monroy. La « paroniria » relève de la psychiatrie qui classife ainsi rêves étranges, morbides si per-
turbants qu’ils sont saisis comme symptômes de maladies mentales. Loin d’une étude clinique, le flm
entre dans ce monde différent où l’incompréhensible sourd sous le quotidien et y éclate. Il scande les
- 1. Lycée des Arènes -