Page 31 - catalogue 2017
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2. Lycée Ozenne Projections



Sylvie DENET, Train un, 3min30 (Fr.)

Un : numéro du wagon ou premier train emprunté… l’un ou l’autre
est propice au déroulé du fantasme. Le bruit constant du train
porte la dérive.
Les paysages de l’autre côté de la vitre participent à la création : de
collines rondes, noir et blanc, successives sortent deux hommes,
silhouettes identiques, noir et blanc, avançant ; de grands cyprès
importent des images d’envolée ; parfois un visage plus insistant,
en plan frontal, déborde l’espace ou bien se forme, se délite, se
forme encore le groupe fllette aux longs cheveux et homme / père
qui la fait tourner ainsi qu’un avion.

L’animation fait et défait les éléments, les schémas ; elle accueille
le corps humain pour de telles bribes de rencontres / souvenirs ; elle le défait en traces picturales de plus en plus
rapides. Le train est celui de la constitution d’un monde qui n’a pas à suivre la logique du quotidien, mais celle du
désir, du souvenir, de la pensée.
D.S


Henry GWIAZDA, thoughts like a wave, 4min (USA)

En cette nouvelle chorégraphie intermédiale, Henry Gwiazda lie
indissociablement lumière, son et mouvements du corps humain.
Chacun des éléments est visiblement lié aux autres, sans possibilité
d’isolement, il appartient à la « phrase » esthétique interconnectée,
il éveille l’attention d’un phénomène à l’autre. Thoughts like a wave,
cependant, s’écrit en métaphore : hommes et femmes y sont doués
d’une aptitude à tenir dans les airs.
La vague / wave annoncée est celle de corps en apesanteur
comme aimantés par un poteau de ville. Tous penchés plus ou
moins, forment une frondaison colorée d’un arbre improbable
avant de s’éloigner de cette espèce de fût, aspirés en plusieurs
mouvements, déclenchés par le mot s’inscrivant et le son produit, celui annoncé par Wave du fux de l’océan… cette
fois, si le calme revient, des phrases interrogent l’origine de la vague, sa destination et la force du soufe.

L’entre-deux se perpétue, arrêt / mot / mouvement… La pensée du mot fait être les images qui s’agitent au mouvement
ainsi crée par la pensée. La virtualité est agie, elle fait et prend le temps de l’image née de ce mouvement constant
dans le champ virtuel : la vidéo est désignatrice de ce qui la fonde, elle donne du temps au virtuel pour être.


Simone Dompeyre
Cf. isdaT, p.19
















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