Page 199 - Catalogue_Traverse Vidéo_2018
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Lycée Ozenne Installations
jars, s’envole sur une chauve-souris digne d’une animation de premiers films d’horreur
quand le trucage était fait main. Amandine Julien ne fait pas acte de nostalgie, elle ne
quitte pas son/notre époque ; ce n’est pas un retour à la pellicule mais une preuve de
ses potentialités actuelles ; elle inscrit sa déambulation en la musique de Hyder Aga,
musicien-compositeur du groupe Grand Cerf, qu’elle-même décrit « Sur un rythme
martelé, presque tribal, le chant égrène une comptine essoufflée, comme celle d’une
voix poursuivie dans la nuit. Dans cette course, l’escortent une guitare tranchante,
volatile et une basse abrasive, presque fauve. »
La fiction porte le même amour du fait main, de la pellicule pour entraîner derrière
une Alice au pays onirique où se font rêve et cauchemar et surtout trajet à travers la
machine et ses éléments : objectif, développement, pellicule. Elle ne s’éloigne pas des
films à trucs, où on apparaît et disparaît, en saute, sans évoquer d’ellipse temporelle.
Elle passe de la pixilation à la prise de vue.
Cependant, les échos du film considéré comme le premier expérimental américain ne
manquent pas, ils se glissent simplement. De Meshes in the Afternoon, le sommeil
et le rêve, les objets à proximité immédiate, la posture sinon derrière la vitre mais à
travers l’iris, les redoublements d’elle, la dissociation d’elle, les mouvements stylisés
quasi chorégraphiques, l’escalier cette fois hélicoïdal, le passage au négatif.
Loin d’une leçon d’histoire, fût-elle du cinéma, ils sont aussi la porte à la création d’une
logique toute cinématographique, provoquée par le film, toujours en mouvement, et
ce qui fait le film : qu’il s’amuse avec les topoï du film d’horreur ou surréaliste ou
rappelle la machine.
Simone Dompeyre
Tamara Lai, I&THEM
1min52 | Belgique
Vidéopoème et musique. Flânerie intimiste. La
musique et les poèmes ont été créés vers l’an
2000. Les poèmes de Tamara Lai & Joe Brenner
ont été écrits comme un dialogue virtuel. Les
musiciens, vivant sur des continents différents –
Europe et Amérique du Nord – ont joué
séparément, chacun ne savaient ce que l’autre
faisait. Les divers enregistrements ont fait l’objet d’un mixage final. Musique Emanuel
Dimas De Melo Pimenta du Portugal, Fast Forward, Bruce Gremo, Tom Hamilton et
Peter Zummo de New York.
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