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Installations  Lycée Ozenne

Jan Adamove, ČAS (TIME)

1h31min05s | Slovaquie

La compilation de quelques plans de mes travaux les
plus anciens avec de nouvelles images de ma/notre
vie courante prend une nouvelle forme comme
opus ou anti-opus. Les métaphores s’y multiplient :
le temps comme maillage avec deux danseurs ou
mon petit garçon jouant sur le réseau. Sans doute,
s’y glissent aussi quelques liens occultés avec la philosophie de Heidegger de L’Être et
le Temps. La vidéo refuse cependant la structure narrative, car importe son caractère
méditatif qui se réfère au passage du temps.

Céline Trouillet, Song N°23 / Song N°25

5min15 / 3min05 | France

                                         Selon le processus de toutes ses Song, un plan
                                         fixe préfère le plan rapproché poitrine ou rapproché
                                         épaule et se consacre le long d’une chanson parfois
                                         d’un hymne ou d’un aria d’opéra, à une interprète
                                         particulièrement choisie, plus rarement un homme.
                                         Céline Trouillet y expose la difficulté vécue par des
sourds dans ce rite de passage social, la chanson en public.

Ainsi, dans Song N°23, Marianne Queval, élue Miss France des Sourdes et finaliste
du Deaf Miss World/Miss Monde des Sourdes en 2013, interprète Il me dit que je suis
belle de Patricia Kaas, une chanson sur le désir des femmes de croire à la flatterie
masculine. Le concours de beauté pour sourds parallèle à la compétition habituelle,
ne bénéficie pas de la même couverture médiatique.

                                         Song N°25 : Une jeune femme basque chante une
                                         chanson d’amour en lien avec Dora Maar, puisque
                                         son maquillage imite les larmes de Weeping Woman,
                                         portrait que Picasso fit, en 1937, de Dora qui était sa
                                         maîtresse et son inspiratrice après Guernica, œuvre
                                         qui hurle contre le bombardement de la capitale
basque et dont l’anniversaire a induit cette Song. La femme pleureuse dérive d’une
figure de Guernica alors que Picasso dépeignait systématiquement Maar en pleurs
parce qu’il considérait les femmes comme des « machines qui souffr(ai)ent ».

L’artiste dit : « Mon travail traite de la communication corporelle et de l’échange

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