Page 201 - Catalogue_Traverse Vidéo_2018
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Lycée Ozenne  Installations

entre le spectateur et l’acteur, par des jeux de langage, des jeux de regard et des
comportements extrêmes. En modelant la conscience quotidienne dans un cadre
intime et narratif, j’affecte l’approche de toute une gamme de problèmes d’identité
et de communication sociaux actuels. J’exprime ma vision de la société jusque dans
le fonctionnement même du corps et des sens de l’homme, que je lie toujours avec
la complexité de la vie. Il y a conflit entre nos instincts animaux et le comportement
social qui nous a été inculqué, et mon travail joue aussi sur la tension entre ces deux
forces et ma frustration face à la condition humaine. »

Luis Grane, Pachinko

4min02 | États-Unis

Selon les élèves japonisants de Première et de Seconde 4 du lycée Ozenne :
« Le film a un côté très répétitif, comme une boucle, avec un mouvement de folie et d’hypnose,
qui va crescendo. », Pauline.
« L’absence de dialogue provoque un malaise et la répétion une impression de folie. », Joud.
« C’est étrange, décalé, surprenant et inattendu, avec des symboles de la culture populaire
japonaise. Il n’y a plus de frontière vrai/faux pour un Japon sous l’influence des jeux vidéos. », Emma.
« Les transitions du montage expriment l’addiction par glitch et bug en vidéo comme en audio
fidèles aux écrans et aux jeux vidéos. », Titouan.
« "Toute" la culture japonaise défile – un masque en référence rapide, images de l’élément
sacré qu’est le mont Fuji. Opposition entre les références traditionnelles japonaises et un
monde virtuel hypnotique.
Mélange de réel et de virtuel. Les personnes sont identiques, fonctionnent un peu comme des
robots. Le gardien ferme les yeux sur ce qui se passe. Les Yakuza se fondent dans la masse,
les Japonais semblent ne rien voir ou sont hypnotisés.
L’encre de la calligraphie ou est-ce du thé, recouvre les personnages : tradition qui domine ?
Pachinko ne parvient pas à la dominer. Pachinko c’est un acte politique.
Qui va gagner ? Même si les Japonais sont hypnotisés par les jeux, le Japon traditionnel est
toujours prégnant. »

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La réalité simule-t-elle ou le jeu est-il le réel ? La transécriture de Luis Grane embrouille la
différence. Tokyo s’y active entre la stricte obéissance aux règles – l’incipit implique un
garde en uniforme à casquette dont le regard
opère un panoramique de surveillance, vers
les quais du métro depuis son perchoir, et
l’addiction au jeu – les billes envahissent tous
les lieux y compris ceux que la bienséance
occulte les urinoirs et le métro.

Pachinko affiche son projet : il ne nous conduit

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