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Quai des Savoirs Installations

Patrick Hébrard, Splitting Time

installation interactive | France

Les images employées viennent, en grande partie, des opérations de
l’esprit humain.

Percy Shelley

Avez-vous déjà vécu ce doux moment
où vous devenez pleinement conscient
d’être en vie ?
Pas un moment de triomphe ni
d’extase, non, seulement un moment
simple où vous sentez l’air passer à
travers vos poumons, les battements
de votre cœur et où les couleurs et les
sons environnants deviennent plus vifs.
Vous ressentez votre corps comme une
machine physique qui, un jour s’arrêtera avec la mort, alors que paradoxalement
vous êtes plein d’une profonde sensation de vie.

Sur l’un des écrans du triptyque de Patrick Hébrard Splitting Time, une femme au
bord de l’eau, tend la main comme pour ressentir l’air, l’eau et le temps qui passe.
Et le spectateur est invité à se tenir sur un socle face à l’écran pour mener une
variation : l’image de la femme se trouble peu à peu. En activant le dispositif, le
spectateur tente de retenir chaque instant ou choisit de le laisser suivre son cours.

Avez-vous déjà vécu ce moment où un souvenir surgissant du passé, votre désir
pour un compagnon absent coïncide parfaitement avec la conscience du moment
présent ? Un moment où vous pouvez choisir d’être à deux endroits : profondément
dans vos désirs et là, où vous vous tenez en ce moment. Placez-vous sur le panneau
face à l’écran de gauche et observez le visage de cette femme se superposant à celui
de sa bien-aimée. Par la cadence de votre poids sur le commutateur, l’image évolue
lentement d’une femme vers les deux.
À droite, la seconde s’échappe vers un mur de pierre. En se tenant sur le tapis, le
spectateur assombrit l’image jusqu’à former une vignette qui encadre le visage de
la jeune femme. En contrôlant votre propre poids sur le dispositif, vous sentez que
votre force mentale se concentre soit sur un unique détail mémorisé soit sur la scène
entière.
Tout au long de son parcours, une danseuse comme présence fantomatique, se perd
désespérément entre les arbres d’un parc, le long d’un sentier poussiéreux comme

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