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isdaT Projections

Il est aussi pétillant qu’est net le projet de revendication de la femme, hors des
canons de beauté et nue, en ample chevelure mais jambes poilues et seins pendants,
se mouvant en postures improbables sinon jugées indécentes par les mêmes
ayatollahs qui imposent de voiler ce corps/ces cheveux que l’on ne saurait voir.
Plus, est emprunté au corpus biologique, un gros plan de coupe des strates de la
peau avec racine des poils et sang gouttant sur le côté.
Le discontinu et la saute sont de règle dans l’invitation des objets et du mobilier, eux
aussi en situation irrégulière, telle chaise de bureau sur table, tel placard renversé,
cependant le renversement naît du comportement de la femme : elle fait perler du
lait d’un de ses longs seins vers une grande tasse, elle fait sauter sur ses bras une tasse
et un bol pleins, elle urine dans une piscine plastique pour enfant, elle chevauche
ou surmonte les meubles souvent renversés… et paraît en gentil fantôme cachant le
haut du corps par un pelage nuageux dont les yeux scintillent sans plus de raison.
Tout est possible pour la libre écriture numérique et le plaisir d’une si nécessaire
déclaration de liberté féminine qui s’achève en un crescendo de flicker.

                                                                   Simone Dompeyre

Aliénor Vallet, Camouflage self-portrait

5min | France

                                                           Autodérision comme sauvegarde
                                                           ou la performance comme mode
                                                           de vie. La vidéo se fait mode
                                                           d’emploi du « comment être
                                                           soi » sous une image concertée
                                                           de l’autre et dans une supposée
                                                           triviale mais trop fréquente
                                                           nécessaire recherche d’emploi.
                                                           Très proche des home videos, des
                                                           journaux, Camouflage self-portrait
relate certains moments clefs d’une action menée durant six mois où l’artiste gardant
son nom mais changeant de prénom, répond, suivant des conseils de tutoriels, à
des demandes d’emploi voire envoie des candidatures spontanées sur le net, par
téléphone, est convoquée à des entretiens et subit des refus. Elle choisit les moments
de traduction d’elle-même en une autre, se faisant aider dans son maquillage avec
perruque, se faisant photographier, ou se filmant « autre » : main en amorce avec
Paris derrière sa fenêtre, alors qu’elle rédige ses courriels ou en synecdoque du petit
déjeuner, bacon grillant avec deux œufs esquissant un visage.

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