Page 40 - Catalogue-livre_Rencontres Traverse 2019_L'Expérimental-recherche-art

Projections isdaT

La cinéaste danse et se danse, la caméra danse et le film très court multiplie le
mouvement en changeant d’axes, en embrassant le paysage en un panoramique
devenant filage ou en mouvements internes du corps à travers le champ de blé ou
les prés.
Mouvementée aussi la danse par surimpression du corps et ce, sans refuser le
changement d’échelle dans le mi-recouvrement. Plus encore le positif/négatif par
solarisation1 ôte la détermination de l’image dite naturelle. Le chemin mêle diverses
densités de lumière et de définitif impliquant les ombres comme les surimpressions.
La bande-son joue la même partition d’égarement sans crainte de se perdre, des
sifflements et des sons mats comme lumière et sous-bois.
Le mouvement est doublé différemment par la distinction en diptyque du champ,
qu’il reprenne le même champ de fleurs ou varie les variations du corps d’elle qui,
en un tomber se répétant sans but, sans arrivée, se jette dans l’herbe. La carte de
la route, la carte routière est un dessin sans début ni fin qui tend l’ensemble des
possibles. Jamais se dire perdue et ainsi qu’Alice emprunter d’autres voies.

Simone Dompeyre

Camille Käse, With my own two hands

7min46 | Canada, GIV

With my own two hands dans le code de
l’artefact connote l’artisanat face à
l’industriel et dans celui du cinéma,
l’expérimental face au MRI – Mode
de représentation industriel – ; dans le
mode plus personnel de la sexualité,
cela induit des caresses ou autres
pratiques que le/la caressé/e préfère
siennes… Cette vidéo performative
assemble les deux propositions puisque
la performance précise le contentement à porter des rangers neuves et brillantes,
jusqu’à le prouver en mouvements ondulants de plaisir alors que la caméra posée
au sol, à hauteur de tatami – angle de vue qualifié ainsi tant le cinéma d’Ozu

1 La solarisation, terme utilisé à l’origine pour traduire certains effets de la surexposition sur les daguerréotypes,
consiste à surexposer une surface moderne sensible. Au-delà d’un certain niveau d’exposition, au lieu de se stabiliser,
la densité optique diminue proportionnellement à la quantité de lumière reçue. Une photographie à tonalités
inversées peut ainsi être obtenue. La solarisation permet alors de fabriquer des émulsions dites autopositives car
après la prise de vue, le développement et le fixage, une épreuve positive est obtenue au lieu du négatif attendu. À la
lumière de l’épreuve après quelques minutes de traitement. Par la suite, l’épreuve est replongée dans le révélateur.
Cette action provoque l’apparition d’un liseré séparant les zones sombres des zones claires.

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