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Cinéma Le Cratère Projections
Ce semblant d’histoire traduit les interactions distanciées entre les êtres qui s’y
meuvent, comme une poursuite perpétuelle qui navigue entre nostalgie mais aussi
crainte voire menace, par l’alternance de moments de harcèlement et d’autres de
rapprochements plus légers, de comportements naïfs et parfois romantiques. Le
titre est emprunté au thème éponyme de l’auteur-compositeur-interprète Claire
Cronin qui elle-même a choisi le film pour le clip de cette chanson ; en effet, les
arrangements musicaux de Claire et du producteur et guitariste du groupe Deerhoof,
John Dieterich, ont nourri le projet ainsi la section des cordes à mi-parcours de
la chanson qui ne cesse de m’étonner m’a-t-elle accompagnée dans le travail
d’animation des créatures contribuant à l’atmosphère mystérieuse.
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Interview de Clotilde Couturier (Sauve qui peut le court métrage) pour La Brasserie
du court
Comment avez-vous procédé, en commençant par les dessins ou par la musique ?
Le film retient des séquences que j’avais déjà animées pour une installation vidéo,
comme les figures et le fond noir dans lequel elles évoluent. La musique a suivi
lorsque les musiciens m’ont demandé d’animer leur clip musical ce qui m’a aidée à
développer cette histoire.
Pouvez-vous nous en dire plus sur cette chanson et faites-vous partie du groupe de musique ?
J’aurais aimé en faire partie mais, malheureusement, je ne joue d’aucun instrument
aussi la chanson qui a été écrite par Claire Cronin et John Dieterich est chantée par
Claire qui en a écrit les paroles, alors que John a collaboré aux arrangements et à
la composition. Claire écrit de la poésie et de la musique, c’est pourquoi ses paroles
sont si belles quant à John, mon ami depuis longtemps, il joue de la guitare dans le
groupe Deerhoof mais participe à de nombreux autres projets ; nous-mêmes avons
déjà collaboré.
Qu’est-ce qui vous intéresse dans la forêt et l’idée du cycle ?
Je suis, sans doute, intéressée par l’environnement forestier depuis que je connais les
contes de fées et ses symboles. J’aime que la forêt soit un lieu de changement ou de
transition, un rite de passage. Elle représente le voyage dans l’inconnu et le lieu où
tout peut changer. Pour The Unnatural cependant, le choix en a été moins conscient,
j’ai aimé la potentialité qu’elle me donnait d’un espace formé uniquement d’ombres,
sans avoir à le délimiter clairement. Par ailleurs, comme lieu où tout peut arriver,
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