Performance | 20min | France (Toulouse)
Interstices
Sur l’autel de la Chapelle des Carmélites, Maïté danse sous la projection en abyme, de la danse, dans le même lieu, filmée la veille par François, reprenant « la même danse », précisément au même endroit. Le travail de Maïté s’ancre dans le présent, ses mouvements recueillent les émotions qui surgissent dans l’intuition du moment ainsi, des décalages s’opèrent avec l’image d’elle dansant projetée.
Peut-être y flotte l’impression du fantomal et le désir complexe de choisir quoi regarder. Jeu/enjeu, mouvance des deux.
Simultanément, Damien compose une texture sonore avec des sons créés en direct, ce qui amplifie la sensation d’être et dans le lieu et en dehors en même temps.
Les trois voies, celle de Maïté, celle de Damien comme celle de François débutent ensemble avant de se désolidariser lentement, en suivant, cependant, la même partition.
Les mélomanes penseront, peut-être à Terry Riley et à sa partition « In C » ; lors de son exécution, tous les musiciens de l’orchestre ont la même partition composée de motifs répétitifs mais chacun décide librement de passer d’un motif au suivant quand il le souhaite, provoquant un décalage progressif une forme mouvante unique à chaque séance.
Interstices trouble les limites de la vidéo, trouble les limites du jeu face au public alors qu’avec pour axe central le corps, lieu des perceptions, par lequel tout sens passe, tout entendement passe -selon John Locke- ces trente minutes explorent ce comment nous percevons nos sens.