Blog Post Image: <em>ownGHOST Station</em>

franck lubetownGHOST Station

Vidéo | 04:47 | France (Toulouse)

ownGHOST Station

ownGHOST Station emprunte ses plans, à Sergeant Rutledge de John Ford, de 1960. Le Sergent noir, au-delà de la situation dans une période westernienne, est un film de procès. Un film de témoignages, de flashes-back ou l’on pourrait dire d’échos; le témoignage s’avérant le récit, l’écho d’une action à laquelle nous n’avons pas assisté initialement. La répétition de mêmes plans, sans leur contre-champ, repris en échos d’eux-mêmes, isole une jeune femme de la continuité séquentielle originelle. Ouvrant sur une impression de récit altéré, il en devient inquiétant, l’écho se fait dissonant alors que ce dédoublement évoque les contre-champs originels, hors-là, Horla. Le lieu est possédé par quelques forces. Se heurtant aux limites de son champ, l’image visible ne serait plus que l’écho d’une image fantôme. Dans un mouvement d’auto-défense, la séquence invente alors sa propre autonomie en rognant la durée de ses plans qui finissent par s’encastrer l’un dans l’autre, annihilant l’impression de coupe. Dans la coupe, véritable surface de réflexion, naît l’écho. Ainsi, par la surcoupe des plans, la réduction de leur durée, et la multiplication des points de coupes, se réduit paradoxalement la surface de répercussion. L’écho ne se fait plus dans la réflexion, il est absorbé dans la surimpression. Enfermé dans une boucle disruptive. Par ricochet l’image n’est plus le souvenir de ce qu’elle a vu, mais du moment où elle a vu. Dans le film de John Ford, la femme est témoin que la mémoire est un épisode traumatisant. L’écho est mémoire, la trace, le reflet, d’une action passée. La mémoire est un écho, une action passée qui ne cesse de se répéter, de se répercuter.