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VIDÉOS ET FILMS D’ICI ET D’AILLEURS

                          Antoine MOREAU,
                          Ici c’est ici, 4min 08, FR

                                        Le jeu agréable, le plaisir de voir pris à la lettre la ques-
                          tion lancée du lieu. Le jeu de la vidéo, effaçant la simple lecture réa-
                          liste par ses potentialités ouvertes. Ici, c’est un plaisir.

                          Ici c’est ici      ici là ici          ici le lieu ici
                          ça passe ça        ça se voit ça       ça se sent ça
                          c’est passé c’est  c’est là c’est      c’est la vie c’est
                          ici l’ouvert ici   ici que surgit ici  ici c’est ici
                          ça traverse ça     ça s’entend ça      ça c’est ça
                          c’est troué c’est  c’est ça c’est      c’est c’est c’est

    Wendy MORRIS, une artiste, trois oeuvres, une écriture, une préoccupation dépensée en animation.                         37
    Heir to the evangelical revival, 6min 56, BEL

                  Grand nombre de mes ancêtres se sont enfuis ou ont émigré en Afrique du Sud à cause de leurs convic-
    tions. Huguenots français et flamands au XVIIème siècle, missionnaires
    protestants et clergé anglais au XIXème. Bien que je sois athée-apos-
    tat-agnostique, j’ai besoin de remonter aux sources de ma sud-africanité,
    jusqu’aux croyances religieuses de mes ancêtres. J’aime les espaces et
    l’architecture des églises. Je suis fascinée dans l’histoire des religions,
    par les dissidences à partir du XIIème siècle. Je rechigne devant les argu-
    ments théologiques, les dogmes religieux et les religions organisées. Je
    ne participe pas aux services religieux. Et mon film est ma tentative pour
    me situer dans le fonds historique-religieux dont j’ai hérité.

    Orlando’s book, 3min 52

                  Au cœur de ce film, il y a le livre de gravures mentionnées dans Agnes’ Tales / Les contes d’Agnès.
    Dans les années 1860, Orlando, le frère de Agnès, alors écolier, avait
    reçu ce livre en tant que « Le garçon plus aimé de ses camarades ». C’est
    un livre de gravures et de poésies sur la campagne anglaise qui donne
    une image assez idéalisée de la vie dans une ferme anglaise. L’enfant
    auquel on offrit le livre, vivait une situation très différente, dans la colonie
    missionnaire Wesleyan, dans les paysages rocheux et poussiéreux du
    Cap et de l’Etat libre d’Orange – une campagne qui ne ressemble pas du
    tout aux scènes champêtres des gravures. En effet, comme au XIXème
    siècle, il y avait très peu de publication de livres en Afrique du Sud, la
    plupart des histoires et par suite, les illustrations venaient d’ailleurs. Cela
    n’avait pas beaucoup changé plus de 100 ans après, quand j’ai grandi en Afrique du Sud. Tous les livres qu’on lisait
    dans notre enfance étaient écrits, publiés et illustrés dans le Royaume Uni. Cela signifiait que nos premiers souvenirs
    littéraires venaient d’ailleurs puisque jamais nous n’avions vu nos terres illustrées dans les livres. C’est pour cette
    raison que le livre d’Orlando m’intéresse, ainsi ce sont les espaces entre ces souvenirs d’endroits jamais vus et les
    réalités expérimentées des lieux de vie que je voulais explorer dans un film.

     et Perth + 6hrs, 2min 49

                  Perth + 6hrs est une réflexion personnelle sur les caractères
    transitoires de la famille, sur la brièveté de l’enfance et la séparation iné-
    vitable quand les enfants ayant grandi quittent la maison. Les objets du
    film ont été fabriqués par le fils de la réalisatrice et le film a été composé
    à partir d’un seul dessin.

CINÉMA EXPÉRIMENTAL -ART VIDÉO- MONOBANDES

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