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Vidéo Traverse Vidéo 2016 - L’atypique trouble 46


Ariane LOZE, La Chute, 13 : 50 min., Belg.
Une jeune femme saute dans l’eau, laissant derrière elle trois doubles d’elle-
même. Désorientés, les doubles cherchent dans les mots, une explication à
ce geste pour continuer à faire corps. Un essai flmique questionnant l’identité
et ses différentes composantes.

Johanna REICH, Water on asphalt, 3 : 35 min., Alle.
En scansion dans la programmation, ce poème pensant condense
la question du visible et de l’image toujours à recommencer. Son titre
enveloppe le processus quand le projet et sa brièveté, l’absence de
déterminant répondent à la tonalité de ce poème pensant.
L’artiste convoque elle-même la philosophie qu’elle rend garante de
son projet / elle écrit : « La désolation de la terre peut s’accompagner
de l’atteinte du plus haut standing de la vie de l’homme, et aussi bien de l’organisation d’un état de
bonheur uniforme de tous les hommes » Martin Heidegger, Qu’appelle-t-on penser ? « Ainsi l’image est-
elle présente et passée, encore présente et déjà passée, immédiatement et simultanément » Deleuze Cinéma
II, L’image-mouvement. La caméra enregistre le processus de la peinture : l’artiste peint directement sur
l’asphalte de la rue. Abandonnant la couleur à l’huile ou la peinture acrylique, elle ne retient que l’eau
comme matériau. Cependant, grâce à l’angle de prise de vue, la peinture immatérielle à l’eau devient
visible. La surface fuide devient un miroir du ciel et des arbres. Simone D.

Phi VO / Simon GUIOCHET / Claire LEDRU, La Rallonge /// 3mn pour une
Correspondance Exquise, 9 : 00 min., Tlse.
La Rallonge est un projet expérimental d’une œuvre collective mêlant cinéma
d’auteur et musique improvisée. Elle a débuté en proposant, en 2014, à un duo de
jouer de la musique improvisée sur un court métrage de 3mn. La composition musicale
immédiate constituait un prolongement de la séquence vidéo, une réponse, au-
trement dit un commentaire en s’en inspirant directement. La bande sonore ainsi
créée fut envoyée à un autre réalisateur avec la même contrainte: s’en inspirer en
la considérant comme une lettre qu’il aurait reçue pour réaliser un court métrage
de 3mn, à savoir un nouveau prolongement…Cette dernière vidéo donna lieu à un nouvel enregistre-
ment avec deux nouveaux musiciens…et ainsi de suite…Le public est invité à apprécier ce dispositif à
la fois simple et surprenant, puisqu’il est invité non pas à visionner une série de courts métrages mais est
confronté à une expérience polyphonique, polymorphe… avec le souhait qu’il ne reparte pas avec le
souvenir d’un flm mais avec celui d’une rallonge, d’une série de mutations, d’émotions sans connexions
logiques entre elles ; la sensation d’un ensemble difforme.
4. Le Musée des Abattoirs

Marilou BAL, The Great Building, 6 : 05 min., Fr.
The Great Building dépeint la rumination mentale d’un personnage au
sein d’une cellule grise, activée par une voix féminine, une voix intérieure
qui résonne dans l’espace comme dans une boîte crânienne. Sont arran-
gés dans l’espace des meubles/sculptures métalliques au caractère
fonctionnel hypothétique. Le récit introspectif progresse et les objets
changent d’état, épousent diverses signifcations.
- 4. Le Musée des Abattoirs -
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