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Vidéo Traverse Vidéo 2016 - L’atypique trouble 53

en transparence sur autre élément, visage en négatif créent ce monde traversé par l’étrange. Portraits
en taureau et sous linge s’agrandissent jusqu’à saturer le champ après une animation. Pour attester du fait :
sous les deux plans-portraits, un œil, que l’on écarquille et vérife à la lampe de poche ; en rapides échos la
rapidité d’un pousse-pousse avec un léger bruit de chaînes, la reprise rapide d’un plan d’un père attrapant
son fls, et la tonitruance d’une alarme.
Sans obéir aux topoï du flm fantastique, Max et Damien préfère émouvoir qu’effrayer ; l’inexplicable
surgit dans le quotidien… puisque l’horreur vint du réel, puisque le monstre était un homme même
si le décrire ne se parvient qu’en une animation de motifs de taureau s’agitant autour de la tête d’un
taureau. Le contemporain du 24.4.2006 a aussi son Minotaure. Simone D.


Mauricio SAENZ, Storm, 4 : 56 min., Fr.
Storm/Tempête explore la notion de l’énergie symbolique contenue
dans des zones, des environnements qui glissent vers l’abandon
et le vide. En suivant une boîte blanche vide, qui représente
un agent de transformation, et qui contient, elle-même, des
espaces en décomposition, elle cherche à redonner sens à
leur charge symbolique et confgure l’objet rectangulaire en
élément fort de construction ; lui-même, métaphoriquement ramené à la vie sur le fonds d’un panorama
sombre. De même, s’y rassemblent l’idée de l’eau comme créatrice de la vie et le concept de l’énergie
contenue dans la boîte, en les reconnaissant comme catalyseurs qui annulent l’impossibilité que connotent
les bâtiments en ruines. L’élément liquide devenu tempête s’avère indicateur de la force qui émerge du
container blanc, alors qu’il laisse voir ou pas les architectures en exhibant par-là la force que l’invisible
cache.

Mauricio SAENZ, Casa iceberg, 3 : 10 min., Fr.
Casa iceberg explore la notion du déplacement physique comme
mental, devant l’impossibilité de perspective de l’espace actuel.
L’isolement social provoqué par ce lieu-là induit la nécessité de
mouvement et de transformation afn que le territoire retrouve
des conditions favorables. Ainsi la vidéo invite-t-elle à reconnaître
à travers la parabole d’un navire ayant pour mission de déplacer
un iceberg, cet espace en voie de relocalisation et comme élément transformable pouvant redéfnir une
cartographie en mauvaise situation.


Mauricio SAENZ, Ruins, 4 : 40 min., Fr.
Ruins/Ruines expose le thème de l’obstruction selon des limites
physiques, matérialisées par des vestiges de ce qui fut, autrefois,
un espace délimité par des murs. Faisant du souvenir de ce qui
y est tombé, l’image de la future destruction de ce qui existe
aujourd’hui, cette vidéo reprend l’idée de l’obstruction par le
biais de la construction et celle des échos qui se tissent dans l’esprit
humain, entre l’érection matérielle des murs et celle de barrières sociales. L’analogie de l’action de délimi-
tation des espaces se refète, ici, par l’application du même matériau liquide sur la « géographie » de
l’individu. La notion des ruines sociales implicites se renforce par l’utilisation de cendres comme résidu
de ce qui est laissé et comme résultat fnal de la création des frontières physiques et sociales.
- 4. Le Musée des Abattoirs -
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