Page 58 - catalogue_2016
P. 58
Vidéo Traverse Vidéo 2016 - L’atypique trouble 58
robot de Métropolis fait croire à des robots autre que tueurs et destructeurs. Les fragments dont Johanna
rappelle, toujours, en générique de fn, l’origine, se diversifent mais y règnent les robots gigantesques
ou les mi-hommes/mi-robots musclés parce que c’est cette image qui prévaut avec l’emblématique
brutalité de Terminator, 1989, qui devait exécuter la jeune femme enceinte de l’enfant sauveur de l’humanité.
Qui se décline dans Pacifc Rim, 2013, où des hordes de créatures sorties des océans sont pourchassées
par d’aussi sauvages géants de fer. S’immiscent d’autres fgures naïves Planète Interdite de 1957, quand
les vaisseaux interplanétaires parvenaient dans d’autres planètes et y retrouvaient des survivants d’ex-
péditions précédentes… quand Woody Allen caricature un monde gadgétisé à outrance, quand ce
sont des androïdes enfants ou la recherche de robots sensibles comme Eva ou A.I. ; quand Wall E suit
la recherche de l’amour à travers les espaces, quand THX 1138, dans le flm éponyme, se libère de
l’emprise de ceux qui oppressent les hommes réduits à l’esclavage par l’emploi de sédatifs.
Le flm explore d’autres essais de mêler les genres pour seul exemple Real Steel entraîne un robot-boxeur…
Par ailleurs, l’animation se mêle aux prises de vue et à ses trucages et Ghost in the Shell mêle le manga
à la SF dans un Japon régi par Internet où une cyborg a des inquiétudes métaphysiques. Le tempo est
souvent gagné par la virulence du propos, l’image saturée de cruauté et d’éclats de feu, de destruction,
de fureur effroyable et l’on se plaît à rêver qu’un 2001, l’Odyssée de l’Espace résiste. Simone D.
Jing ZHOU, Inner Shrine (digital poetry), 2 : 30 min., EU.
Inner Shrine/Le Haut Lieu Intérieur mêle des vers de « Journey Home » de Rabindranath
Tagore à la propre écriture de Jing Zhou qui y anime aussi la silhouette d’une femme
avançant au long du poème énoncé d’une voix apaisante mais envoûtante. Elle y fait
glisser des idéogrammes rouges sur fond de buildings que la nuit esthétise ou fotter
des méduses rares avant des cercles concentriques nombreux ; divers mondes har-
monisés par la composition au piano de Ryuichi Sakamoto. Simone D.
Elle en dit : « Inner Shrine/Le Haut Lieu Intérieur dessine le voyage émotionnel et
spirituel de l’homme à la recherche de son âme. Pour trouver son propre espace intérieur - la maison
du cœur - il doit faire l’expérience de la vie le plus largement possible. L’être en quête de soi doit entre-
prendre une telle rencontre des plus complexes car c’est à travers elle, qu’il découvrira son essence
et la réponse sur ce que nous sommes. En tant que femme artiste chinoise vivant en Occident, j’ai pris
conscience de l’art et de la philosophie des deux cultures et vis la création artistique comme une nécessité
pour réaliser ma propre nature, comme le processus de compréhension du parcours de ma vie (ou de
mon parcours de la vie). »
5. Cinéma UGC / Goethe Institut
Josiane BERNIER / Ariane VOINEAU, Territoire, 12 : 22 min., Can.,
SPIRA
Territoire déroule un long poème sur le lieu du vivre, la maison, son
alentour rocheux, le feuve proche. Territoire occupé, partagé par
deux jeunes femmes si semblables, que l’on ne peut penser l’une
sans l’autre. Leur première vue les décrit sur une balançoire, sans
mimique, ni expression. En robe blanche avec petit tablier, cheveux
courts, carnation claire, visage agréable, si semblables que la question de l’identité personnelle, de la
particularité de chacune s’amenuise alors que leurs gestes se succèdent communs aux deux, lancés par l’une
repris par l’autre. Le « sans mots » empêche de saisir une différence dans leur voix alors qu’elles s’occupent
dans la cuisine, changent de vêtements dans le couloir, quand elles descendent les escaliers ou quittent
la maison le long du mur à fanc de rochers, quand elles avancent sur les rochers de la rive ou entrent dans
- 5. Cinéma UGC / Goethe Institut -