Page 108 - Catalogue_Traverse Vidéo_2018
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Projections Cinéma Le Cratère
Maurício José, Modelexo
3min05 | Brésil
Mon travail-vidéo se fonde sur l’exploration de
la transition des images dans différents modes
de représentation. Par son caractère virtuel
et immatériel, la vidéo devient la protagoniste
d’une expérience/expression perçue et
dépeinte comme une fenêtre, désormais très
accessible mais toujours liée à l’incapacité
d’être physiquement altérée. Les images composées numériquement sont ensuite
transférées afin de devenir tactiles sur des tissus ; complémentaires à la vidéo, ceux-ci
deviennent une porte d’accès à ces images créées dans un autre mode, un autre
cadre, une autre fenêtre susceptible d’être altérée, à leur tour pour un déploiement
plus proche de nous, ce qui questionne la limite entre ce qui est créé numériquement
et l’environnement réel. Deux éléments, le moule et le moulage sont les points de
départ de l’image que nous sommes conditionnés à être. Le moule prend des
formes géométriques liées au manque d’ajustement du corps humain, afin d’ouvrir
le raisonnement sur ce qui est imposé à notre corps mais aussi sur la manière dont
ces moules sont décisifs dans la création de la personnalité. La résultante est reliée
au moule, afin d’indiquer son influence sur nos réflexions en tant qu’individus, en
préparant une construction d’un corps selon les moules. Le corps est constitué
des mêmes images et il se mêle à la résistance de couleurs comme métaphore des
possibilités d’indépendance et de choix. Le propos tenu par ces entrelacements
d’images diverses s’apparente à une observation des influences qui nous construisent
en tant qu’individus sociaux appartenant à une société pleine d’incohérences.
Frédéric Moffet, Fever Freaks
8min18 | Vidéographe, Canada
Nous regardons des copies. C’est écrit au début
du film. Des copies de livres, nous dit-on, ou
bien seraient-ce aussi des copies des histoires
qu’ils renferment ? Ou des copies des images
que nous voyons ? Ces images familières,
est-ce parce que nous les avons déjà vues ?
Non (enfin personnellement en tous cas), plutôt
parce qu’elles ont un grain, un caractère, qui nous sont familiers, une générosité,
elles sont nos amies, elles sont bienveillantes. Les couleurs acidulées font parfois
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