Vidéo | 05:36 | Italie (Cagliari)
Nos
Combien de fois avons-nous pensé, nous les femmes, que nous étions « la cause de la guerre », combien de fois avons-nous été écrasées par le poids de la culpabilité, par le poids de devoir expier des fautes qui ne nous incombent absolument pas. Trop souvent, nous sommes entraînées à croire que les problèmes ne sont résolus que par notre propre sacrifice et que notre vie s’écoule en fonction de celle des hommes. La société ne nous reconnaît pas comme des personnes avec leurs spécificités, leurs désirs, leurs aspirations. En Italie, les journaux nous décrivent par rapport à notre fonction de mère, d’épouse, de fille pour nous rappeler que nous « appartenons » à quelqu’un et que ce quelqu’un est toujours un homme.
Dans la légende du viol des Sabines racontée par Tite-Live – Ab Urbe condita livre I, chap. 9-13-, qui relate la naissance de Rome, les femmes sabines, enlevées, maltraitées et réduites à des objets de procréation, s’interposent dans la bataille entre les Romains – leur mari- et les Sabins – leur père- et réclament une trêve en assumant une responsabilité qu’elles n’ont pas eue : « nos causa belli sumus »/ C’est nous qui sommes la cause de la guerre mais elles répètent pour obtenir la paix qu’elles appartiennent aux deux camps en tant qu’épouses et filles. Cet héritage persiste encore et nous nous devons de l’éradiquer, d’éradiquer la culpabilité, en commençant par exiger des récits équitables et en exigeant d’être observées au-delà de nos corps, l’éternel objet d’un désir possessif et malade.
Nous n’appartenons à personne d’autre que nous-mêmes.
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Nos
Quante volte noi donne abbiamo pensato di essere “causa della guerra”, quante volte siamo state schiacciate dal macigno del senso di colpa, dal peso di dover espiare colpe che neanche ci appartengono. Troppo spesso veniamo portate a credere che i problemi si possano risolvere solo col nostro sacrificio e che la nostra vita scorra in relazione a quella degli uomini. La società non ci riconosce come individui con specificità, desideri, aspirazioni. In Italia i giornali ci descrivono in relazione alla nostra funzione di madri, mogli, figlie per ricordarci che “apparteniamo” a qualcuno e che questo qualcuno è sempre un uomo.
Nella leggenda del Ratto delle Sabine raccontata da Tito Livio (“Ab Urbe condita” libro I, cap. 9-13), in cui si narra della nascita di Roma, le donne sabine rapite, abusate e trattate come oggetti di procreazione, si frappongono nella battaglia tra romani (i loro mariti) e sabini (i loro padri) e invocano la tregua prendendosi responsabilità che non avevano (“nos causa belli sumus”) e sottolineando per amor di pace che loro appartengono ad entrambi in quanto mogli e figlie. Questo retaggio antico perdura ancora oggi. Dobbiamo estirpare il senso di colpa, dobbiamo pretendere narrazioni giuste e pretendere di essere osservate al di là dei nostri corpi, oggetto perenne di desiderio possessivo e malato.
Non apparteniamo a nessuno se non a noi stesse.